
Organisé par le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en novembre dernier, l’événement virtuel Sea of solutions (SoS) 2022 a été organisé afin de mettre en lumière les principaux enjeux environnementaux auxquels la planète doit faire face.
Lors de cet évènement, qui a vu la participation de plusieurs acteurs de l’industrie des biens de grande consommation, Unilever et Coca-Cola ont indiqué que le concept du crédit plastique ne peut être la solution tant attendue pour résoudre la problématique du plastique. A ce sujet, Russel Mahoney, vice-président des affaires publiques pour la communication et la durabilité chez Coca-Cola, indique : « l’entreprise n’est pas convaincue que le crédit plastique soit une stratégie efficace pour les multinationales. La réalité est que nous voulons être en mesure de collecter et de recycler sur tous les marchés sur lesquels nous opérons, soit plus de 200 marchés. L’idée que vous pourriez ne pas faire quelque chose sur un marché et le compenser sur un autre n’est pas attrayante pour nous – et certainement pas pour les personnes que nous pourrions laisser de côté dans le cadre de ce processus. »
Même constat pour Vivek Sistla, directeur de la recherche et du développement pour l’Asie du Sud-Est chez Unilever qui affirme que: « le crédit plastique ne peut fonctionner qu’en tandem avec les programmes de REP (Responsabilité élargie des producteurs) – où les entreprises sont responsables du plastique qu’elles rejettent dans l’environnement en soutenant les programmes de gestion des déchets. Le cœur de ce que nous faisons doit être un schéma REP qui intègre à l’avenir également l’alliance plastique et le traité qui va être formé. »
De son côté, le fonds mondial pour la nature a publié une prise de position sur les crédits plastiques et la neutralisé plastique. L’organisation non gouvernementale (ONG) précise qu’un crédit plastique est une unité transférable représentant une quantité spécifique de plastique collecté de l’environnement et éventuellement recyclé. Czarina Constantino-Panopio, responsable nationale de l’initiative No Plastics in Nature au sein de cette ONG Philippines explique que : « le fonds mondial pour la nature est très prudent quant au crédit plastique car il n’existe pas encore de processus ou de norme clair pour ce concept. Il y a un risque que ces mécanismes de crédit permettent aux entreprises de dire qu’elles agissent sans apporter de changements substantiels à leur organisation. »
Pour finir, Greenpeace soumet ses préoccupations quant au crédit plastique en tant que mécanisme de réduction de la pollution. À cet effet, Marian Ledesma, militante zéro déchet de Greenpeace Philippines, annonce que : « la pollution plastique est systémique et que le plastique a des effets négatifs sur la santé humaine, la nature et notre climat à différentes étapes de son cycle de vie. De plus, les crédits ne résolvent pas ou ne traitent pas nécessairement les impacts ressentis dans un domaine, car des projets de compensation peuvent se produire ailleurs. »