FOOD Magazine L'alimentaire à la loupe
Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 26ème édition du Salon Avicole « Dawajine 2025 » a été inaugurée le 4 novembre au parc des expositions Mohammed VI à El Jadida. L’événement, tenu sous le thème « Innovation et durabilité : nouveaux défis pour l’aviculture », a été présidé par M. Ahmed El Bouari, Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, en présence de plusieurs personnalités institutionnelles et économiques.
Organisé par la Fédération Interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), ce rendez-vous professionnel s’affirme comme une plateforme d’échanges et de partenariats, favorisant la modernisation du secteur et la promotion des innovations technologiques. Le salon contribue également à renforcer les investissements et les exportations, notamment vers le continent africain.
Sur une superficie de 10 000 m², Dawajine 2025 a réuni plus de 450 exposants et marques, et a accueilli des milliers de visiteurs nationaux et étrangers.
Depuis sa création en 1998, cet événement s’impose comme un carrefour incontournable pour les acteurs marocains et africains de la filière avicole.
Le secteur avicole, pilier de la sécurité alimentaire
Contribuant à 100 % de la couverture des besoins nationaux en viandes blanches et en œufs, la filière avicole représente plus de 55 % de la consommation de viandes au Maroc. En 2024, elle a produit 734 000 tonnes de viandes et 5,6 milliards d’œufs, générant plus de 45 milliards de dirhams et plus de 500 000 emplois directs et indirects. « Le marché marocain évolue très bien . L’année dernière, la consommation moyenne de viande blanche était de 20 kg par an par habitant et 209 œufs par an par habitant », a précisé M. Youssef Alaoui, Président de la FISA.
Soutenue par la stratégie Génération Green 2020-2030 et un contrat-programme spécifique, la filière vise à renforcer sa compétitivité et sa durabilité. D’ici 2030, elle ambitionne d’atteindre 912 000 tonnes de viandes, 7,6 milliards d’œufs et 600 000 emplois, grâce à la modernisation des élevages, la structuration des marchés et l’amélioration de l’encadrement technique et sanitaire. « Cela implique une collaboration continue entre les ministères et les professionnels », a souligné M. El bouari. Et d’ajouter « Le défi aujourd’hui est de savoir comment améliorer et accroître la production et la productivité de ce secteur, de le moderniser avec les professionnels, et de créer davantage d’emplois, afin d’atteindre la souveraineté alimentaire de notre pays dans ce domaine. »
Selon M. Alaoui, la production avicole « progresse bien ». Il a souligné que « les prix élevés de l’an dernier étaient principalement liés au problème de pâturage et au manque de viande rouge, ce qui avait fait grimper le coût de la volaille et des œufs. Les opérateurs ont massivement investi et, comme vous avez pu le remarquer, depuis, les prix sont stables et normaux ».
Le Président de la FISA a précisé que l’objectif est désormais de stabiliser davantage les prix, de développer l’écosystème autour des abattoirs industriels et de booster les exportations. Concernant le secteur du poussin, il a indiqué que la production atteint dix millions de poussins par semaine, dont 15 %, soit 1,5 million, est exportée chaque semaine vers les pays subsahariens, représentant un véritable développement pour le secteur exportateur.
Innovation et coopération Sud-Sud
En marge de l’inauguration, plusieurs événements ont mis en avant la recherche, la biosécurité, la formation et l’excellence.
- Signature de deux conventions : entre la FISA et l’INRA d’une part, pour le développement durable du poulet beldi, et entre la FISA et l’Ordre National des Vétérinaires d’autre part, pour une charte de biosécurité appuyée par la FAO.
- Valorisation de la formation africaine : remise de certificats à 29 stagiaires du Mali et de la Côte d’Ivoire formés à l’Avipôle de Casablanca.
- Distinctions professionnelles : récompenses attribuées aux meilleurs techniciens, ouvriers et lauréats des instituts de formation avicole pour encourager la qualité et l’innovation.
- Trophées de la FAO et de la FISA : distinction d’élevages exemplaires en biosécurité, de l’abattoir « Miss Poulet Africa » pour son agrément sanitaire, et hommage à la coopérative féminine « Doutmaquite Aghbalou » d’Al Haouz pour sa résilience après le séisme.
Véritable espace d’ouverture, le salon a accueilli des délégations africaines représentant plusieurs fédérations professionnelles, renforçant ainsi la coopération Sud-Sud et la promotion d’un modèle agricole durable et solidaire. Cette édition témoigne de la professionnalisation du secteur avicole marocain et de son rayonnement croissant à l’échelle africaine.
