SIDATTES 2025 : Gestion durable de l’eau et développement du palmier dattier dans les oasis

La 14ème édition du Salon International des Dattes au Maroc (SIDATTES) s’est ouverte sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 29 octobre 2025 à Erfoud. Placé sous le thème « Gestion durable des ressources hydriques : Base de développement du palmier dattier et des oasis », l’événement a été inauguré par M. Ahmed El Bouari, Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, en présence des autorités régionales, élus, professionnels et responsables du ministère.

S’étendant sur 40 000 m², le SIDATTES réunit du 29 octobre au 2 novembre, 230 exposants marocains et étrangers et prévoit d’accueillir plus de 90 000 visiteurs. Organisé autour de sept pôles thématiques, il offre une plateforme d’échanges et de valorisation de la filière du palmier dattier et de l’agriculture oasienne.

Le thème choisi met l’accent sur la gestion du stress hydrique, un enjeu majeur pour la préservation des oasis traditionnelles, véritables poumons écologiques et économiques face à la désertification et au changement climatique.

Le SIDATTES offre un espace de rencontre, d’exposition et de commercialisation dédié aux acteurs de la filière phoenicicole. Il vise à promouvoir le palmier dattier et l’agriculture oasienne, à renforcer les partenariats et à stimuler la dynamique économique régionale.

« Le ministère accompagne ces régions oasiennes et continuera à les soutenir afin de répondre aux besoins des producteurs, des jeunes et des femmes qui travaillent dans ce domaine », a déclaré M. El Bouari.

Gestion des eaux : un nouvel élan pour les oasis

En marge de l’inauguration du Salon International des Dattes, le ministre de l’Agriculture a effectué une visite sur le site du projet d’aménagement hydro-agricole destiné au transfert des eaux de crues de l’Oued Gheris vers le lac Merzouga, via le barrage Maktaa Sfa.

Mobilisant un investissement de 85,23 millions de dirhams, ce projet bénéficiera à 6 770 habitants et permettra l’irrigation de 1 194 hectares dans les communes de Rissani et Taous, tout en générant près de 341 000 journées de travail pendant sa phase de réalisation.

L’initiative comprend la construction d’un barrage de dérivation de 260 mètres à Ksar Sidi Ahmed Ben Madani, la mise en place d’un canal de transfert de 14 km reliant l’Oued Gheris à la Dayet Merzouga, ainsi qu’un canal d’irrigation de 2,6 km destiné au périmètre de Maktaa Sfa, afin d’assurer une meilleure gestion des ressources hydriques.

Le projet intègre également la réhabilitation du lac et du réseau d’irrigation de Merzouga et Maktaa Sfa, avec pour objectif de renforcer la durabilité du système hydraulique, améliorer l’usage des eaux de surface, préserver les écosystèmes, soutenir les agriculteurs et freiner l’exode rural.

« nous disposons aujourd’hui de barrages capables de collecter les eaux de pluie, comme celui de Skedous, lancé l’année dernière, et un autre très important à Bouarfa, appelé Nkrou, qui permettra de rediriger l’eau vers cette région. Ce barrage pourra stocker jusqu’à un million de mètres cubes d’eau, ce qui est extrêmement significatif » a souligné M. Bouari.

Partenariat pour le développement durable des oasis

En marge de l’ouverture du Salon, l’ANDZOA, l’INRA et l’OADA ont signé une convention de partenariat pour le lancement d’un programme modèle de développement des oasis au Maroc.

Doté de 200 000 dollars, ce programme vise à renforcer la recherche et l’innovation pour la durabilité des écosystèmes oasiens, en mettant en œuvre des actions concrètes pour préserver les ressources naturelles, valoriser les ressources génétiques locales, lutter contre la désertification et créer des activités génératrices de revenus, notamment pour les jeunes et les femmes.

La convention permettra à l’INRA de travailler sur la durabilité des systèmes oasiens et des arganeraies. Son rôle consistera à développer des solutions pratiques pour les agriculteurs, en optimisant les techniques culturales, notamment la gestion du sol, de l’eau et la lutte contre les stress biotiques et abiotiques (maladies, sécheresse). Un autre volet clé est la conservation des ressources génétiques, en particulier le patrimoine des palmiers-dattiers, à travers leur caractérisation et leur inscription dans le catalogue national. « Nous visons à transférer cette expertise aux agriculteurs et à tous les acteurs de terrain afin d’assurer la mise en œuvre et l’adoption réussie de l’ensemble de ces solutions et innovations technologiques », a souligné Pr. Lamiae Ghaouti, directrice de l’INRA.

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